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PARDON DE LA BATELLERIE SAMEDI 24 JUIN A CONFLANS

Le pardon de la batellerie est un grand événement organisé par la ville de Conflans Saint Honorine, pour célèbrer les métiers de la batellerie dont la sainte patronne est précisément sainte Honorine.

Le club de voile sous l’impulsion de Benoit Thibert y participe depuis depuis deux ans , en y tenant un stand (un grand merci à la famille Manson et à Juliette) et en organisant des baptêmes de voile grace à une dynamique équipe de bénévoles du club sur deux Vents d’ ouest, dont l’un porte justement le nom de  » Conflans sainte Honorine ».

L’édition 2023 a été particulièrement réussie avec une météo très favorable et des sociétaires du club très impliqués, moniteurs ,membres du bureau, pratiquants du Vent d’ ouest , du Laser et même d’Open Bic avec Océane.

Près de 70 baptêmes ont été réalisés, avec un invité de marque , Laurent Brosse , le maire de la ville en personne. Les baptisés étaient ravis de pouvoir goûter aux plaisirs de la voile et aussi de contempler d’un point de vue inhabituel, leur ville au raz du fleuve , sous le soleil.

Ce type d’évènement nécessite une longue préparation , Benoit est passé au club à 20 heures la veille, pour préparer le stand , en emportant un Open bic et une provision de gilets et de drapeaux. Il a installé le stand le lendemain matin sur place à Conflans sur le ponton de la gendarmerie fluviale.

l’équipe en charge des baptêmes avec 2 VO et 2 bateaux de sécurité est partie vers 14h de La Frette derrière les dernières péniches et autres bateaux de plaisance pour rejoindre Conflans. Alexandre, Léo, Jean-François, Jemmy , Jean Loup et François avaient répondu présents , pour rejoindre Benoit, Stéphane, Eliott et Juliette à Conflans , le ponton, partagé avec les jouteurs avait été décoré aux couleurs de la FFV .

La jeune Océane , pratiquante hors pair de l’ Open bic et Sébastien , père d’icelle, assuraient l’équipement des baptisés en distribuant les gilets de sauvetage aux baptisés, non loin du stand tenu par Stéphane, Eliott et Juliette.

Le rapatriement à La Frette s’est effectué par la route et par le fleuve , le temps de tout ranger , et de débriefer la journée autour d’un verre, il était déja 21 heures.

François

DESCENTE DE SEINE 2023

« La Descente » pour les initiés est une épreuve incontournable qui réunit les 3 catégories de voiliers autorisés sur le fleuve , les habitables, les quillards de sport et les dériveurs qui tirent des bords du Pecq à La Frette en passant par Montesson, depuis 1985.

Elle fut crée par 3 présidents de club emblématiques , Marcel Guillot pour le YCP, Pierre Toureau pour le CVBS alors CVMS et Michel Moreuil pour les SNF.

Son organisation s’est professionnalisée au fil des ans, désormais les départs se font par catégorie de bateaux, et la bouée de dégagement du départ très sélective et chronophage a fini par disparaître, à la fois pour ne pas énerver les concurrents et pour respecter les horaires raisonnablement prévus, certains n’arrivant , jamais à la passer faute de vent,…

La Descente a connu des hauts et des bas en participation et en destination, il est arrivé que des mois de juin pluvieux ou épidémiques entraînent son annulation, ainsi en 2016 avec la crue et en 2020 pour cause de covid , nous n’en sommes donc pas encore à la 38 eme édition. Il est aussi arrivé qu’elle n’arrive jamais à destination, un faible vent dans les années 90 entraîna un tel retard à l’arrivée de la première étape que la deuxième étape fut remplacée par un parcours de régate sur place à Montesson .

Les photographes frettois en furent pour leurs frais car le spectacle silencieux de l’arrivée de cette nombreuse flotte de voiliers est à la fois rare et réjouissant.

La Descente est désormais une machine bien rôdée qui réunit une cinquantaine de bateaux les bonnes années, la procédure est impeccable au Pecq pour les départs, l’apéritif est bien assuré et les mouillages bien indiqués à Montesson, la buvette est remarquablement tenue à La Frette avec ses désormais légendaires panachés réservés aux adultes , son thé glacé pour les mineurs et les abstinents, et aussi son imprimante en état de marche pour les résultats….

L’édition 2023 a une fois de plus mobilisé efficacement les bénévoles des 3 clubs bien conscients de participer à un événement exceptionnel qui affirme aussi « politiquement » la pratique de la voile sur le fleuve .

Côté frettois , nous remontons la pente avec une participation sportive en hausse, 5 quillards inscrits , donc 10 compétiteurs et presque ‘autant d’organisateurs , 3 à la buvette, un au comité de course « avec ses jambes et ses bras », et 3 conducteurs de bateaux de sécurité .

Le petit déjeuner convivial sur place à 7 heures le dimanche fut suivi d’un départ un peu laborieux des bateaux remorqueurs, en raison de conflits entre montages de moteurs et triangles de remorquages, mais l’ arrivée « type SNCF des grands jours » à 10 h 30 au Pecq fit taire les récriminations matinales du genre  » c’était pas la peine de se lever si tôt! ».

Nos participants, 4 VO et le F 15 n’ont pas démérité, lors de cette belle première manche avec la performance du VO 263 Paul Fischesser équipé par Jean François et jean Loup, qui domina largement la flotte des VO en chatouillant les imbattables F15 ( au temps compensé scandaleusement favorable selon certains, et d’ailleurs au passage, certains c’est moi! ) , très belle place aussi du F15 de Claude et Léo, performance superbe du nouvel équipage de rêve du Ville d ‘Herblay avec Georges H et jean Luc, suivis du beau VO jaune de Georges A et Didier et du Ville de Corneilles de Dominique et Eliott.

Le relevage des grappins s’avérant plus simple que leur lancer ( c’est plus efficace de lancer le grappin avec un foc déjà affalé ), la deuxième manche s’annonçait plus délicate avec les lourds nuages noirs qui s’accumulaient sur La Frette la lointaine , avec leur menace de pluie et de tourbillons (un peu comme les nuages noirs qui menaçaient la destinée des Romanov dans les émissions historiques d’un ancien ministre de la culture).

Beaucoup de spi au début, pour ravir les photographes, puis du près avec un courant favorable sur l’extérieur du méandre, vers la marina de Cormeilles en construction ‘(la marina, pas Cormeilles), une évidence pour les kayakistes , hélas parfois ignorée des voileux.

Avec leur talent et leur F15, Christian Hubert et Catherine Restous du CVBS traversèrent allègrement la flotte des habitables pour remporter en temps réel et compensé la deuxième étape et aussi la régate à La Frette.

Georges Aribaud bouleversa sans complexe l’ordre établi de la première manche pour s’imposer comme meilleur Vent d’ouest de la deuxième étape, lui aussi avec une bonne avance, alors que Claude et Léo passaient le turbo au sein des F15 pour assurer leur podium bien mérité sur la 3eme marche.

La pluie annoncée ,tombait maintenant depuis une bonne demi heure et le comité de course avait migré, justement dans la cabine du comité de course, fuyant la halte fluviale balayée par les grains, avec l’aide de Jean Yves pour prendre les temps des arrivées, Stéphane ,Caroline et Zoe assuraient à la buvette , sous un barnum aussi bondé que le métro à 6 heures , pour cause de déluge.

Mais une Descente , impose une remise des prix au sec, et les SNF conscients de leurs devoirs offrirent l’éclaircie tant espérée aux concurrents pour la remise des résultats, assurée pour les dériveurs par le maire adjoint aux affaires fluviale de La Frette.

Résultats frettois , un podium en N° 3 pour les frettois en F15, la meilleure place de la principale flotte celle des Vent d’Ouest en quillard et des souvenirs inoubliables pour tous les concurrents et organisateurs…

D’autres photos , un autre récit sur le site de Claude…..

https://claude.cvbs.blog.free.fr

François

Mois de juin chargé au club nautique

Le programme de ce mois de juin est particulièrement copieux:

Ecole de voile le 03 juin et nettoyage des berges avec la nouvelle sécurité remise au gout du jour.

La coupe Legrand du 04 juin a réuni 7 équipages dans un vent capricieux de nord est avec le retour tant attendud’Yves aux manettes du Newmatic.

les études scientifiques les plus poussées permettent d’affirmer que ce type de bateau avance un peu plus vite au moteur lorsque le bouchon du caisson tient sa place…

Le 10 juin , les baptemes de voile ont eu un succès de fréquentation modeste, mais porteur d’inscriptions.

Le 11 juin descente de Seine du Pecq à la Frette , RDV sur le quai à 7 heures pour prendre des forces;

Le 17 juin Ecole de voile et BBQ le soir à 19 heures

Le 18 juin , la régate prévue à Cergy n’aura pas lieu

Le 24 juin, pas d’école de voile mais pardon d ela batellerie à Conflans avec baptêmes de voile

Le 25 juin régate départementale à La Frette

François

Les activités d’avril et mai 2023

reprise des activités du samedi en pointillé avec les vacances scolaires et les ponts

Le mois de mai 2023 bien pourvu en ponts cette année n’a malgré tout pas vu nos pratiquants battre en retraite, le séances du samedi ont été assurées le samedis 6 , 13 et 26 avec une seule annulation pour les lasers à la Pentecôte après le break de l’ Ascension .

il y a toujours eu un vent de nord est. puissant.

Les régates prévues ont été courues le 14 mai et le 04 juin, toujours dominées par les lasers devant les Vent d’ouest et le F15. les nouvelles garde-robes des Vent d’ouest enfin mises en service sur chaque bateau ont visiblement requinqué la série qui a fait des nouveaux adeptes.

Léo, nouveau concurrent en Laser Illca doté d’une voile standard biradiale commence à piquer des manches aux anciens.

La Coupe Fischesser a été courue le dimanche 16 avril avec 7 manches, 7 équipages par un vent du nord, remportée par Brice Goineau en Laser devant Emmanuel , Alexandre , claude et jean Luc, Dominique; Georges H, François et Eliott , Tous les VO arboraient leurs nouvelles voiles.

La coupe Moreuil a été courue le 14 mai avec 5 manches et 7 équipages inscrits, remportée par Emmanuel Pin devant Léo Lelay et Brice le meilleur quillard, un VO François et eliott, terminent 4emes devant le F15 avec Claude et Jemmy, Dominique , Georges et Michel. une vingtaine de baptêmes de voile ont été réalisés à son issue après 14 heures.

La coupe Legrand a été courue le 04 juin toujours avec 7 équipages pendant 6 manches , elle fut encore remportée par un laser , devant un invité du CVBS en Europe et le F15 qui devance un autre laser et 3 VO , le vent de nord est, certes bien présent fut particulièrement capricieux.

Une forte activité d’entretien , depuis la mi mars a permis de remettre des pneus avec système d’évacuation d’eau, le long du quai, de réparer les gouttières du hangar et de remettre en état les deux gros bateaux de sécurité , sans compter de multiples améliorations moins voyantes, mais très efficaces comme le regroupement du matériel de réparation des VO et de Lasers dans de grosses caisses transparentes.

François

Reprise des activités nautiques depuis la fin mars 2023

3 séances d’entrainement ont déjà eu lieu depuis la fin mars , Benoit a effectué 03 séances avec les plus courageux et les moins frileux de sa troupe d’ Open skiffs ex Open Bic, Alexandre et Georges ont entraîné et surveillé les évolutions de nos laseristes dans des séances bien ventées. 04 Vent d’ouest et le F15 du club sont en service , on ne dessale pas sur ces merveilleux bateaux…

Côté régate , les hostilités ont repris sur place le dimanche 16 avril avec la coupe Fischesser favorablement ventée malgré un fort courant.

Cette régate a été remportée par Brice Goineau, notre champion départemental actuel en laser ILLCA devant 06 autres concurrents après un combat équipe avec ce vieux briscard inoxydable de Manu toujours aux avants postes et le féroce Alexandre aux aguets.

Les quillards n’ont pas démérité avec des VO désormais équipés de voiles récentes , notons le brillant retour du Ville d ‘Herblay au liston renforcé, à la quille repeinte , désormais très performant avec sa nouvelle garde robe étrennée par le gros de la troupe.

A noter aussi la mise en oeuvre techniquement laborieuse du Ville de Conflans qui attend sa nouvelle grand voile avec des numéros et quelques petits réglages. lors d’une première sortie rien n’est jamais parfait et pour Eliott et François, ce fut un peu la coupe Raymond à chaque manche avec entre autre deux dernier bords de près sans poulie de grand voile…. Mais Eliott très réclamé a testé plusieurs barreurs pour se remettre et faire grimper sa valeur au mercato des équipiers.

Le F15 avec Claude et Jean-Luc s’en sort plus que bien en quillard avec une belle place de 4eme dans cette régate inter-série

Tout le monde n’a pas réellement percuté la prime des 3 tours de la dernière manche, mais le comité a toujours raison…

Nos remerciements émus à tous les équipages qui ont bien voulu se prêter à la conduite des bateaux de sécurité. Une formation sera offerte gratuitement aux rares récalcitrants .

Un grand merci aussi à Patrick et Catherine pour leur aide amicale au comité et à la sécurité lors de la dernière manche et aussi pour leurs superbes photos.

En résumé une belle journée de régate bien ventée ,avec de belle ampoules et coupures aux mains et des courbatures garanties pour le lundi .

François

Actualités hivernales

Le 07 janvier une trentaine de sociétaires se sont retrouvés pour partager un moment convivial avec la galette des rois du club de voile.

Les samedis après-midis suivants ont été consacrés au matelotage, à l’entretien du matériel et aux cours théoriques.

Les publics du laser et du vent d’ouest sont accueillis chaque semaine et les pratiquants de l’ Open Bic bénéficient d’une animation pédagogique dispensée par Benoit tous les 15 jours .

Les nœuds de chaise et de cabestan n’ont désormais plus de secrets pour nos jeunes pratiquants et les règles de régate commencent à être assimilées par un public plus mature.

Prochaine séance le 11 février.

l’assemblée générale du comité départemental de voile du Val d’ Oise s’est tenue dans les locaux du club de voile frettois le 28 janvier 2023.

Les résultats du championnat départemental de voile 2022 sont particulièrement brillants pour les SNF qui remportent le challenge Legrand-Théry-Gondouin par équipe, et voient Brice Goineau remporter le championnat en catégorie solitaire.

Brice réalise ainsi le doublé en 2022, car il remporte également le championnat du club.

François

Adieu à Jean Chevalier, maître voilier frettois

C’est la première fois que j’évoque Jean Chevalier avec tristesse car il a définitivement abandonné ses machines à coudre le 16 janvier dernier en sa centième année, Il était né le 07 mars 1923.
L’insigne de sa voilerie, le fameux pavillon W, continue d’honorer bien des gréements sur de nombreux plans d’eau douce ou d’eau salée depuis les années soixante, et Jean est certainement l’homme qui a le plus fait connaitre La Frette un peu partout le long de côtes de France.
Son atelier était devenu l’épicentre de la réparation des voiles malmenées et de la fabrication de grand-voiles de focs et de spis en région parisienne.
Les anciens du club se souviennent avec émotion de la célèbre coupe Chevalier, à l’issue de laquelle le maître voilier récompensait les concurrents avec de splendides sacs à voile « fait maison » qu’il avait cousus, sans compter ses heures souvent la veille de l’épreuve, donc sans se servir de sa célèbre règle à calcul.
Avec Jean disparaissent en même temps de nombreuses et talentueuses personnes rassemblées dans un même corps.
C’était à la fois un artisan exceptionnel, un artiste, dessinateur, peintre et photographe, un lecteur érudit, un conteur doté d’un humour savoureux, un navigateur confirmé et surtout un ami et un maître généreux pour ceux qui ont eu la chance de passer du temps avec lui dans sa voilerie du quai de Seine.
Les initiés partageaient parfois la cérémonie du thé avec le maître et certains d’entre eux pouvaient s’aventurer dans son mystérieux grenier à livres accolé à la salle de traçage de l’étage, grenier accessible par un passage secret dissimulée par des sacs à voile.
Il a toujours été difficile de donner un âge à Jean, car sa souplesse physique semblait défier le temps et j’ai été très surpris de découvrir une copie du visage de George Orwell, cheveux noirs coiffés à l’italienne et moustaches élégantes sur une photographie en noir et blanc de ses jeunes années .
Sa voilerie était officiellement dotée d’une adresse précise sur le quai de Seine à La Frette, mais les visiteurs se rendaient bien compte qu’ils pénétraient dans un monde parallèle situé dans une lointaine province française épargnée par le temps. (Celle peut être idéalisée de leur enfance chez leurs grands-parents).
Aller chez Chevalier, puis au fil du temps aller chez Jean, c’était profiter d’une faille spatio-temporelle à quelques kilomètres de Paris, c’était aussi bénéficier d’une formation imprévue en voilerie où l’on devenait logiquement disciple du maître qui n’arrivait pas à livrer ses clients dans les délais.
« Je n’ai jamais pu rattraper jusqu’à l’heure de ma retraite les deux semaines de retard, prises à mes débuts » constatait-il avec philosophie
L’initiation des plus jeunes commençait par un découpage d’insignes, avec une progression ultérieure vers le traçage et la découpe des voiles, qui aboutissait pour les passionnés au maniement d’une machine à coudre.
Il avait l’art de se mettre à la portée de ses interlocuteurs, apprentis et disciples, avec humour, bonhomie et sagesse.
« Regarde ce que tu fais au lieu de me regarder avec admiration !. » lançait-il parfois à ses élèves hésitants.
Chez Jean, on pouvait par hasard, rencontrer des navigateurs célèbres comme Yoan de Kat , des légendes du dériveur comme Marcel Buffet, le pape du 505, l’architecte légendaire François Sergent, ou François Baudoin conservateur du musée de la batellerie à Conflans. Mais Il y avait aussi des « originaux » comme « l’inventeur » un amateur de vélo à voile, et le tout venant des clients laborieux ou patients, qui avaient jeté l’ancre au milieu d’un fouillis de sacs à voile, entre la table de découpe et des rayonnages remplis de plans et de matériel. Ses fidèles employés, ses célèbres chats recrutés pour protéger son univers des rongeurs malintentionnés, somnolaient paisiblement sur des radiateurs.
Solange, maîtresse du secteur habité, une ancienne maison de vigneron, était intransigeante sur l’heure du thé et les demandes intéressées de son époux, cherchant je cite « une femme jeune belle et intelligente pour retrouver un outil » dans la voilerie, se heurtaient immanquablement à des réponses faussement indignées précisant que la flatterie n’aboutissait pas forcément à la satisfaction automatique d’une demande.
Professionnellement, Jean Chevalier était réputé pour la qualité de ses voiles personnalisées adaptées à la courbure du mat et au poids du barreur, « l’art du creux » relaté dans un article du Chasse-marée…Plaisanciers ou régatiers y trouvaient leur bonheur.
Il avait confectionné la Voile d’Europe de Pierre Saint Jean devenu champion du monde de la série, en 1975, mais ensuite submergé par les commandes des concurrents de ce dernier, il avait dû passer une semaine à rédiger des courriers de refus, ne pouvant pas suivre sans employé et n’étant pas très intéressé par des reproductions identiques.
Je crois qu’il n’a jamais voulu fabriquer deux voiles semblables, toujours innovant, il s’était lancé peu avant sa retraite dans la fabrication de superbes voiles à coupe radiale passant un temps conséquent à dessiner des plans compliqués sans l’aide de l’informatique
Il a suscité l’étonnement et même l’incrédulité de la jeune génération « numérisée », à une époque où mondialisation oblige, l’art de la voilerie s’était réduit à la couture de laizes tracées et prédécoupées à l’autre bout du monde.
Techniquement, il considérait que son grand œuvre avait été la reproduction de la voilure de l’avion de Clément Ader après son passage aux arts et métiers et chez un architecte naval suisse prestigieux.
La modicité de ses tarifs était légendaire et Jean est ainsi resté à l’abri de la fortune, la vraie richesse était chez lui intérieure avec sa grande sagesse, sa perpétuelle curiosité intellectuelle, artistique, son gout pour la lecture et l’amitié.
Dans son atelier, les cliquetis de sa machine à coudre étaient souvent interrompus par des pauses narratives consacrées à des récits de croisières, ou des projets de voyage dont les moteurs étaient les voiles.
Combien de voiles cousues ou réparées au fil des ans dans ce décor ? des milliers sans doute…
Il aimait discuter de bons livres et faire partager ses engouements, avec son immense culture dans laquelle il puisait sans prétention.
Cet incorrigible bavard racontait sa vie sans vantardise avec un sens prononcé de l’auto dérision .Il évoquait ainsi son arrivée à La Frette dans des bâtiments partiellement squattés, sans s’en émouvoir, n’en pouvant plus du vacarme infernal de Pantin où était situé son premier atelier.
Il relatait volontiers ses croisières avec l’architecte François Sergent, avec son voisin et ami Robert Legrand, son abandon de la moto par civisme après un accident, le tragique destin de son second chef d’œuvre un 505 écrasé à peine terminé, par un mur effondré, avant d’avoir pu toucher l’eau, sa rencontre de photographe cycliste avec le général à Colombey dans les années cinquante. C’était aussi un sportif, un cycliste accompli qui avait brillé autrefois dans la mystérieuse et sélecte classique « Paris-Gambay, » réservée aux initiés (et aux amateurs de canulars).
Ces dernières années, Patrick Savary , son ami et disciple aussi vigilant que bienveillant, avait au maximum sécurisé l’ancien atelier pour éviter tout accident à un homme d’esprit toujours très jeune qui déplaçait un peu moins facilement son corps très âgé.
Il est impossible de raconter tous les bons moments passés en bonne compagnie avec Jean Chevalier, mais il ne sera pas possible de les oublier, tellement, il a eu d’importance pour nous, sans forcément s’en rendre compte.
Nous lui devons beaucoup au club, pour son talent et son amitié, le pavillon W devrait être en berne désormais sur nos Vent d’Ouest, 470 et Yole OK.
Nos pensées vont à sa famille en ces moments de peine.
Avec gratitude,

François Perche

François

Vœux

RETROUVONS NOUS A LA GALETTE DU SAMEDI 07 JANVIER 2023 A 17 H
François